💡 L’intelligence artificielle au service du secteur funéraire : opportunités, exemples et limites
- liaisonfuneraire
- 26 juin
- 3 min de lecture
Longtemps considéré comme un secteur traditionnel, le funéraire est aujourd’hui confronté à des enjeux de digitalisation, d’efficacité et de personnalisation. L’intelligence artificielle (IA) apparaît alors comme un atout innovant : elle permet de répondre aux attentes des familles, tout en alléger les tâches administratives, optimisant ainsi les process et l’expérience humaine. Voici un tour d’horizon des usages, des acteurs et des précautions à prendre.
1. Les usages concrets de l’IA dans le funéraire
a) Génération automatique de devis et de suivi de décès
Des outils comme Passare ou Tribute Obituary Writer utilisent l’IA pour générer automatiquement des brouillons de devis conformes et de suivi, en quelques secondes seulement :
Passare propose un outil intégré qui extrait les données de chaque dossier pour rédiger un premier suivi personnalisable par les familles et les conseillers
Tribute Obituary Writer offre des modèles générés d'éloges funèbres selon un ton déterminé (chaleureux, cérémonial…), améliorant le service et déchargeant les équipes .
b) Assistance et relation client via chatbots
Des chatbots spécialisés peuvent répondre 24/7 aux questions des familles (horaires, démarches, estimation chiffrée…) :
Certaines agences sondées estiment que l’humain reste indispensable , mais pour les petites structures, les chatbots peuvent libérer du temps et améliorer la disponibilité.
c) Planification et logistique augmentée
Granola enregistre les réunions avec les familles via smartphone, produit une transcription intelligente et rend la recherche de détails facile (ex. : “quelle fleur ?”)
Des plateformes comme Lovable créent en quelques minutes des sites commémoratifs multimédias, en utilisant les données partagées lors des réunions
d) Personnalisation des rituels et hommages
Pure Cremation (UK) propose A Fine Farewell, un assistant IA baptisé Aida, générant des idées de cérémonie personnalisées (cocktails, playlist, lieux…) selon la personnalité du défunt, avec des suggestions originales comme un “Kiss Book” ou des noms de cocktails thématiques
Eter (Espagne) extrait des données numériques personnelles pour recommander des musiques, textes et rituels adaptés à la personnalité du défunt.
Startups comme Funeral Flower Designer, Memorial Jewelry Designer et Cremation Urn Designer utilisent l’IA pour créer des accessoires sur-mesure (fleurs, bijoux, urnes) qui reflètent la vie et les passions du défunt
e) Chatbots "griefbots" et enjeux éthiques
Plateformes comme Eternime, StoryFile, ou HereAfter AI permettent de créer des avatars numériques du défunt, capables de répondre aux mots des proches via IA.
À Sydney, au SXSW, StoryFile a permis à des personnes d’interagir avec un avatar formellement filmé du défunt lors d’un enterrement .
Ce concept soulève des questions fortes : risque de prolonger le deuil, consentement, vie privée, exacerbation de la souffrance psychologique .
2. Pourquoi adopter l’IA aujourd’hui ?
Gagner du temps et réduire erreurs administratives (devis, transcription, rédaction).
Améliorer l’expérience client : disponibilité 24/7, site commémoratif, supports personnalisés.
Renforcer la différenciation : services haut de gamme, cérémonie unique et digitale.
Anticiper l’évolution du marché, notamment auprès des familles de nouvelles générations habituées aux outils numériques..
3. Les limites et précautions
Gardez l’humain au centre : l’IA ne doit pas supplanter le lien empathique essentiel pour les familles.
RGPD et données sensibles : manipulation de données personnelles, consentement préalable et sécurité obligatoire.
Encadrement des griefbots : il faut des limites claires (âge, consentement, possibilité de désactivation)
Supervision obligatoire : toute génération automatique (devis, hommages) doit être vérifiée par un professionnel.
4. Témoignages et retours terrain
Serenity Funeral Homes (USA) : plateforme IA pour planification, mémoriaux virtuels modérés par IA et chatbot de soutien émotionnel
Fares J. Radel Funeral Home (Cincinnati) : utilise ChatGPT pour planifier, esquisser des discours
Advitam (France) : a mis en place AssistGPT, une IA conseillère pour identifier les aides financières disponibles après un décès
En conclusion
L’IA représente une opportunité majeure pour moderniser le secteur funéraire : automatisation des tâches, personnalisation des cérémonies, amélioration de la relation client… À condition de poser des garde-fous éthiques, humains et légaux. Les entreprises les plus innovantes l’intègrent déjà (digitalisation, chatbots, mémoriaux virtuels), et les premiers témoignages (Pure Cremation, Serenity, Advitam…) montrent des résultats probants.
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