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Anecdotes funéraires : quand les derniers instants se transforment en souvenirs mémorables


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Dans notre métier, certains moments sont empreints d’émotions diverses, d’autres surprennent et font sourire… parfois les deux à la fois. Voici quelques anecdotes vécues sur le terrain et racontées par les pros, qui montrent que l'envers du décor peut-être parfois pour nous difficile, émouvant, amusant mais surtout très riche de vie(s).


Les dernières volontés surprenantes


"Certaines dernières volontés peuvent vraiment surprendre. Un défunt voulait être habillé uniquement d’un string… et sa fille a sorti de son sac un string taille 48 homme. Sur le moment, j’ai perdu mon souffle… et un peu mon âme ! "


"Un monsieur souhaitait partir avec sa bouteille de Ricard et son service. D’autres encore demandaient à être présentés nus sur la mise en bière, provoquant des réactions à la fois choquées et amusées des proches. Un passionné de moto avait demandé que je fixe des rétroviseurs sur son cercueil, « pour voir tous les cons qui le suivraient », dixit sa femme !"


"Lors d’une cérémonie au crématorium, la famille d’un défunt a disposé sur le cercueil des cônes remplis de weed en criant : « Michel aimait la beuh, alors on a ramené sa beuh ! » Après avoir dansé un rock autour du cercueil, je les ai retrouvés à l’extérieur en train de partager un gros joint ensemble."


Musique, danse et hommages insolites


"Un monsieur, passionné de musique et membre d’un groupe, avait droit à une cérémonie civile particulière. Une vidéo de lui jouant de son instrument a été projetée, et le reste du groupe, réuni autour de son cercueil, l’a accompagné en jouant avec lui… pour une dernière prestation inoubliable.

Une autre fois, lors des obsèques d’une dame, une grande partie des convives s’est levée et a dansé une valse autour de son cercueil. C’était son club de danse, et ce moment a été d’une émotion rare, où la joie de vivre de la défunte semblait se prolonger à travers tous ceux qui l’aimaient, un peu comme aux obsèques d'Agnès Lassalle."


Moments de solidarité et de surprise pour le personnel


"Un jour, un de mes porteurs ne s’est pas présenté pour une cérémonie prévue à 10 h. N’ayant personne pour le remplacer, j’ai décidé de prendre sa place. Je suis une femme et je n'avais jamais porté ni mis à l'épaule de ma vie, je savais que ça allait être compliqué, je me suis excusée d’avance auprès des autres porteurs présents. Le défunt et le cercueil étaient lourds, et je savais que mon rôle serait surtout… décoratif, si possible.

J’ai béni mon équipe d’être là pour moi, car à un moment, j’ai cru faire tomber le cercueil et ne pas arriver au bout. Mais grâce à mes collègues, cela ne s’est heureusement pas vu. À la fin de la cérémonie, un monsieur est même venu me dire : « Vous êtes très costaud ! »

Si seulement il savait !!"


Les enfants, les souvenirs et… un chien pas comme les autres


"Un jour, j’emmène les deux enfants d’un défunt dans la salle d’exposition des cercueils pour leur présenter les différents modèles. Tout se passe bien, jusqu’à ce que la fille se tourne vers son frère :

« Au fait, qu’est-ce qu’on va faire de son chien ? »Son frère hausse les épaules : « Bah si personne en veut, on va s’en débarrasser… »

Gros silence. Je sens mon cœur battre à mille à l’heure, les larmes presque aux yeux, imaginant déjà le pauvre chien abandonné quelque part. La fille me regarde et me demande mon avis. Sans réfléchir, je réponds : « Quel chien ? »

Et là, je comprends enfin : elle parle du chien en peluche que leur père avait à l’hôpital pour l’apaiser durant ses derniers jours… celui que j’avais exposé près de lui dans la chambre funéraire. Ouf !"


Les petites touches inattendues de la vie administrative


"Lorsqu’on se rend en mairie pour déclarer un décès, il y a parfois des moments qui font sourire malgré la gravité de la situation. Pour Madame Piquemal, au moment où j’ai rempli la déclaration de décès, l’agent administratif m’a demandé la profession du défunt. La famille répond spontanément : « Infirmière ». Un instant simple, presque anodin, qui apporte un petit sourire à dissimuler."


Quand l’humour s’invite à la cérémonie


"Avant l’inhumation, je demande souvent à l’assemblée si quelqu’un souhaite s’exprimer. Une fois, une petite voix fluette s’est élevée depuis derrière la famille. La veuve a expliqué : « Oui, on l’aimait beaucoup… et surtout, c’était un coquin ! » Pas très au goût de tout le monde, mais le fou rire dans l’assemblée était inoubliable.


"Dans un cimetière de l’Oise, une famille avait installé un petit pique-nique à côté des tombes, en attente de la mise en terre. Je leur annonce qu’il est temps de procéder à l’inhumation de leur défunt. Soudain, la grand-mère se lève en vacillant et lance : « Maintenant, on va illuminer le grand-père ! » Le fou rire qui a suivi a duré toute la cérémonie."


Des cercueils qui deviennent des trésors de souvenirs


"Nous nous sommes occupés d’une jeune femme décédée dans un violent accident de la route. Elle reposait dans un cercueil fermé, et c’était la première fois que je devais gérer ce genre de situation. Ses parents et ses sœurs étaient anéantis.

Pour essayer de soulager un peu leur peine, nous avons transformé le cercueil en support de souvenirs : ils y ont écrit des messages, collé des lettres, des photos, la tenue de gymnaste de leur fille, des dessins, et ont même accroché des ballons aux poignées qu’ils ont lâchés au cimetière.

À un moment, sa maman, tenue à peine debout, s’est approchée de moi et s’est effondrée dans mes bras, hurlant ses remerciements pour tout ce que j’avais fait. Nous sommes restées enlacées plusieurs minutes. J’ai su que j’avais réussi à soulager cette maman, malgré les doutes et le stress de la situation.

Quand nous nous sommes séparées, les émotions m’ont submergée, et j’ai pleuré devant la famille et mes collègues. Ma patronne s’est approchée, m’a prise dans ses bras, et j’ai vu qu’elle pleurait aussi. À ce moment-là, j’ai su que ce métier était fait pour moi, et que j’étais exactement là où je devais être."



Ces histoires nous rappellent que derrière chaque cérémonie, il y a de la vie, des rires, des larmes et beaucoup d’amour. Même dans les instants les plus sombres, il reste toujours un éclat de lumière : un mot, un geste, un fou rire qui vient briser le silence et soulager les cœurs.

Ces anecdotes prouvent que la mort ne coupe pas le lien avec les vivants, elle leur donne parfois l’occasion de se rassembler, de se souvenir et de sourire à travers leurs larmes.

Et s’il y a bien une chose que nous avons apprise, c’est que les obsèques ne sont jamais tout à fait prévisibles : entre les valseurs, les rockeurs, les chiens en peluche et même les joints improvisés, il y a toujours un moment qui nous rappelle que la mort fait partie de la vie… et qu’elle peut encore nous faire sourire.

 
 
 

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