đ„ CrĂ©mation : plus dâun Français sur deux la choisit
- liaisonfuneraire
- 2 juin
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50,2 % des décÚs en 2024 ont donné lieu à une crémation. Le cap symbolique est franchi.
La crĂ©mation est devenue, en 2024, la pratique majoritaire en France, selon les derniĂšres donnĂ©es de l'INSEE croisĂ©es avec les estimations du secteur funĂ©raire. Avec 50,2 % des obsĂšques dĂ©sormais suivies d'une incinĂ©ration, le basculement culturel et sociĂ©tal est pleinement actĂ©. Cette Ă©volution, amorcĂ©e dans les annĂ©es 1990, impose aujourdâhui aux opĂ©rateurs funĂ©raires, collectivitĂ©s et gestionnaires de lieux de sĂ©pulture de repenser leur offre et leurs infrastructures.
đ Une progression continue, dĂ©sormais structurelle
Depuis 1980, la crĂ©mation nâa cessĂ© de croĂźtre en France :
1980 : moins de 1 % des obsĂšques,
2000 : environ 20 %,
2010 : prĂšs de 30 %,
2020 : 40 %,
2024 : 50,2 %.
Ce phĂ©nomĂšne sâexplique par plusieurs facteurs :
une sécularisation croissante de la société,
un coût souvent perçu comme plus abordable,
un mode de vie plus mobile, rendant les lieux de sépulture traditionnels moins compatibles avec les attentes modernes,
une sensibilitĂ© environnementale croissante (mĂȘme si la crĂ©mation a elle aussi une empreinte carbone).
â°ïž Un impact concret sur lâoffre funĂ©raire
Ce renversement de tendance nâest pas neutre pour les professionnels. Il implique une adaptation rapide et stratĂ©gique.
Pour les opérateurs funéraires :
Proposer des forfaits crémation lisibles et modulables, adaptés à tous les budgets.
Accompagner les familles dans le choix de la destination des cendres (columbarium, dispersion, inhumation, etc.).
Former les équipes à une approche personnalisée, car la crémation est souvent choisie dans un cadre plus laïc ou symbolique.
Pour les collectivités :
DĂ©velopper ou rĂ©habiliter des columbariums et jardins du souvenir, aujourdâhui parfois saturĂ©s.
Repenser lâentretien et la gestion des espaces cinĂ©raires avec une approche Ă©cologique.
Mieux encadrer la dispersion des cendres en pleine nature, de plus en plus demandée.
Pour les marbriers et fournisseurs :
Diversifier lâoffre de monuments cinĂ©raires, urnes personnalisĂ©es ou design, stĂšles minimalistes.
Travailler sur des solutions écoresponsables (urnes biodégradables, matériaux recyclés...).
đ§ Vers une nouvelle norme culturelle
Si la crĂ©mation est aujourdâhui la norme statistique, elle reste un choix profondĂ©ment personnel. Il ne s'agit pas seulement d'une modalitĂ© technique : c'est aussi un marqueur de l'Ă©volution des reprĂ©sentations de la mort, du corps et de la mĂ©moire. De nombreuses familles demandent aujourdâhui des cĂ©rĂ©monies civiles, des rituels alternatifs ou une plus grande libertĂ© symbolique.
Les professionnels doivent sâadapter Ă ces attentes nouvelles, tout en prĂ©servant lâaccompagnement humain, la dignitĂ© des rites et le respect des convictions.
đ Ă retenir
â La crĂ©mation dĂ©passe dĂ©sormais lâinhumation en France.
â Elle appelle Ă une offre renouvelĂ©e, adaptĂ©e, accompagnĂ©e.
â Elle bouleverse les usages, les infrastructures, et les codes du souvenir.




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