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10 rites funéraires fascinants à travers le monde : une ouverture culturelle pour les professionnels du funéraire



Dans un contexte de mondialisation et de diversité culturelle croissante, les professionnels des pompes funèbres sont amenés à accompagner des familles aux origines variées. Mieux connaître les rituels funéraires à travers le monde permet d'adopter une posture respectueuse et adaptée. Voici dix rites emblématiques qui illustrent la richesse des traditions mortuaires à l'échelle internationale.


1. Crémation hindoue (Inde)


La crémation est la norme dans l'hindouisme, la cérémonie funéraire s'appelle l'Antyeshti. Le corps est traditionnellement crématisé sur un bûcher en plein air, allumé par un membre de la famille et souvent au bord du Gange, fleuve sacré. Le corps est en général recouvert de fleurs, puis les cendres sont ensuite dispersées dans l'eau. Le rituel vise à libérer l'âme pour sa réincarnation car le plus important est la transition entre les deux vies. Pour l'hindou, l'essentiel est l'illumination, le moksha, cet échange d'enveloppe corporelle que représente la mort est donc primordial afin d'atteindre l'éveil au plus vite en ayant une meilleure réincarnation.


Antyeshti
Antyeshti

2. Sky burial (Tibet)


Chez les bouddhistes tibétains, le "sky burial" (traduire par inhumation céleste) consiste à exposer le corps aux vautours sur une montagne. Le corps du défunt est tout d'abord déposé sur l'herbe, le moine prie et chante autour en brulant de l'encens, puis c'est le rogyapa qui découpera le corps, puis mélangera la chair avec de l'orge, du thé et du lait de yak afin de le donner aux vautours. C'est un acte spirituel et écologique, symbolisant le détachement du corps physique et le cycle naturel de la vie.


Sky Burial au Tibet
Sky Burial au Tibet

3. Jazz funeral (Nouvelle-Orléans, États-Unis)


Issue des communautés afro-américaines, cette procession allie chants religieux, fanfares et danses. Elle commence sur un ton solennel, puis devient festive pour célébrer la vie du défunt. Ce rite incarne une vision positive du passage vers l'au-delà. La tradition vient de pratiques spirituelles africaines, de traditions de musiques militaires françaises et espagnoles, et d'influences culturelles afro-américaines uniques.


Jazz funeral
Jazz funeral

4. Cercueils suspendus (Philippines, Chine)


Chez les Igorots ou les ethnies chinoises Tujia, les cercueils sont suspendus à flanc de falaise. La pratique apparaît il y a plus de 2000 ans et provient des peuples indigènes locaux. Cette pratique est due a divers facteurs: les anciens avaient l'impression que leurs corps étaient plus près du ciel, ils avaient peurs que les chiens ou les tribus de chasseurs de tête ne déterrent leur corps, les morts pouvaient continuer à voir le ciel et sentir le vent, les morts pouvaient avoir un œil bienveillant sur les proches et ils n’empiétaient pas sur l'espace de culture.

Lors du décès, le corps du défunt est enveloppé dans un tissu aux couleurs de la famille puis il est attaché sur une chaise de bois en position assise. Ensuite, le corps est enfumé avec un mélange de plantes et d'herbes afin d'éviter que des odeurs ne se dégagent du corps. Pendant les quelques jours qui suivent, le corps est exposé à l'entrée de la maison pour permettre aux membres de la communauté d'honorer le défunt. Après ces quelques jours, le corps est placé dans le cercueils (construit par le défunt ou un membre de sa famille s'il était trop faible) en position fœtal afin de sortir du monde comme il y est entré.


Cercueils suspendus de Sagada aux Philippines
Cercueils suspendus de Sagada aux Philippines

5. Famadihana (Madagascar)


Tous les sept ans, les Malgaches organisent une cérémonie de "retournement des morts" appelée "Famadihana" : les ancêtres sont exhumés, ré-enveloppés, puis portés en procession avec danses et musiques. C'est un moment festif de lien entre vivants et défunts. La cérémonie peut avoir lieu à la suite de plusieurs évènements : période de temps (sept ans) arrivée à terme, un des membres de la famille a rêvé qu'un ancêtre demandait une cérémonie, enterrement d'un nouveau défunt. De nos jours, la pratique se raréfie, en raison du coût de ces cérémonies, mais aussi par l'influence occidentale, notamment chrétienne.


Famadihana à Madagascar
Famadihana à Madagascar

6. Tours du silence (Zoroastrisme)


Les adeptes de cette ancienne religion iranienne exposaient les corps sur des tours circulaires pour être dévorés par les oiseaux. Le but est de ne pas souiller les éléments sacrés (terre, feu, eau). La chair étant considérée comme impure, on ne pouvait pas la mettre en terre, jeter au feu ou à l'eau sans souiller un de ces trois éléments. Seul le cadavre du roi était divin et avait donc droit à un tombeau.

Les autres corps étaient enduits de cire avant d'être enterrés ou, le plus souvent, étaient exposés dans de larges tours ouvertes, les tours du silence, pour y être dévorés par les oiseaux de proie. Quand il ne reste plus que les os, ceux-ci étaient alors rassemblés et déposés dans un ossuaire central. En 1979, avec la victoire des religieux chiites, et la proclamation de la République islamique en Iran, les zoroastriens ont dû changer certaines coutumes et aspects de leurs mœurs. Depuis, les zoroastriens inhument leurs défunts ou pratiquent la crémation, qui est acceptée, à l'exception des Parsis, en Inde notamment à Bombay et à Bengalore qui possèdent encore leurs propres tours du silence.


Tour du silence de Yazd
Tour du silence de Yazd

7. Día de los Muertos (Mexique)


Célébré les 1er et 2 novembre, cette fête rend hommage aux morts avec des autels (ofrendas), des offrandes de nourriture, des bougies et des fleurs. C'est une célébration joyeuse de la mémoire. Les rituels sont lourds de significations symboliques, à commencer par la pièce maîtresse de la célébration, l'autel, ou ofrenda, construit dans les maisons privées et les cimetières. Ces autels ne sont pas destinés au culte, mais à accueillir les esprits qui font leur retour dans le royaume des vivants. Ils sont donc chargés d’offrandes : de l’eau pour étancher la soif après le long voyage, de la nourriture, des photos de famille et une bougie pour chaque parent décédé. Si l’un des esprits est un enfant, on peut y trouver de petits jouets.

Le Día de los Muertos est une célébration qui occupe les rues et les places publiques à toute heure du jour et de la nuit. Se déguiser en squelette fait partie intégrante du plaisir. Des personnes de tous âges se peignent le visage pour ressembler à des crânes et portent des costumes et des robes fantaisistes. De nombreux participants portent également des coquillages ou d’autres objets bruyants pour accentuer l’ambiance de la célébration… mais aussi pour réveiller les morts et les garder près d’eux le temps de la fête. En 2008, l’UNESCO a reconnu l’importance du Día de los Muertos en l’ajoutant à sa liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Aujourd’hui, les Mexicains de toutes origines religieuses et ethniques célèbrent le Día de los Muertos, mais cette fête est avant tout une manière de commémorer la vie des peuples natifs.


Dia de los Muertos au Maxique
Dia de los Muertos au Maxique

8. Pleureuses professionnelles (Afrique du Nord, Moyen-Orient, Chine)


Dans certaines cultures, des femmes sont engagées pour exprimer le chagrin de manière rituelle. Leurs lamentations marquent le respect envers le défunt et renforcent la solidarité communautaire. En Afrique, on peut avoir recours aux pleureuses pour montrer l'importance qu'avait le défunt. La pratique existe également en Grèce où le rôle des pleureuses est d'hurler, de pleurer, de se frapper la poitrine pendant que d'autres chantent des élégies à la louange du défunt. En France, la tradition a quasiment disparu depuis les années 1960. Au cours des années 2010, des services de location de pleureuses se sont établis au Royaume-Uni. Le service est généralement utilisé pour des funérailles où peu de participants sont attendus. En Chine et à Taiwan, la tradition existe encore mais est en voie de disparition. En Inde, les rudaali sont des pleureuses recrutées dans les classes inférieures pour exprimer leur chagrin à la place des femmes chez qui la pratique serait malvenue en raison de leur rang.


Pleureuses africaines
Pleureuses africaines

9. Obsèques sous-marines (récifs artificiels - États-Unis)


En Floride, les restes de 1500 défunts sont conservées au Neptune Memorial Reef, sous l'eau, au large de Miami. Le projet initial était d’installer un récif artificiel en béton qui servirait de refuge à la faune aquatique de la zone. Mais l’espace a finalement évolué pour devenir un mausolée sous-marin. Les cendres sont mêlées à du béton pour former des structures sous-marines destinées à favoriser la vie marine. Une approche écologique de l'hommage posthume.


Plaque de souvenir au Neptune Memorial Reef
Plaque de souvenir au Neptune Memorial Reef

10. Momification (Égypte antique, Papouasie-Nouvelle-Guinée)


La tribu Anga vit au cœur de la jungle de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Pendant des siècles, elle a momifié ses mort en utilisant une technique unique en son genre. D'abord, les articulations (genoux, coudes, pieds) étaient ouvertes pour permettre aux embaumeurs de vider les graisses. Puis, des tiges de bambous étaient insérées dans les ouvertures ainsi créées, Certains parties du corps étaient ensuite coupées (langue, paume des mains, plante des pieds) tandis que les orifices (bouche, anus, ...) étaient cousus. Enfin, le corps était ensuite fumé sur un grand bûcher. Ce fumage a toujours permis une excellente conservation des corps malgré la chaleur et l'humidité de la région. Ce processus de momification est officiellement interdit depuis 1975 mais la pratique continue quand même à se perpétrer.

En Egypte, dans un atelier disposant d'une table d'embaumement au plan incliné et d'une rigole centrale, les embaumeurs lavent et préparent le corps afin de procéder aux diverses opérations de momification, dont la durée moyenne est de sept décades, soit soixante-dix jours. Le corps éviscéré est séché au soleil et enduit de plusieurs couches d'huiles végétales et animales (la cire d'abeille en raison de ses propriétés hydrophobes et antibactériennes jouant un rôle déterminant). Puis, commence la pose des bandelettes, non sans avoir disposé des amulettes sur le défunt. Ensuite, le corps est placé dans un réceptacle, le plus connu étant le sarcophage peint et gravé. La famille et les pleureuses viennent ensuite chercher le corps et une procession conduite par les prêtres emmène le défunt jusqu'à sa dernière demeure. Là, le prêtre, selon un rituel bien défini, procède aux dernières incantations : il touche d'un geste sacré les sept ouvertures de la tête de la momie pour faire revivre les sens. Les offrandes sont disposées, et on scelle la tombe.

Bien sûr, si tout se passait ainsi lors de la mort de personnes aisées, c'était différent pour des gens moins fortunés. Mais cependant, une momification avait lieu, moins poussée, mais toujours présente, car tout Égyptien devait pouvoir atteindre une vie après la mort.


Momies en Papouasie-Nouvelle-Guinée
Momies en Papouasie-Nouvelle-Guinée



Conclusion : une richesse culturelle à intégrer dans la pratique professionnelle.


Connaître ces rites funéraires permet aux agences de pompes funèbres de mieux comprendre les attentes des familles issues de cultures variées. Cela renforce la qualité de l'accompagnement, l'ouverture d'esprit et le respect des croyances, trois piliers essentiels d'un service funéraire humain et adapté. Chez Liaison Funéraire, nous nous engageons à respecter les rites culturels de chaque famille que vous nous confiez.

 
 
 

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